Le brulage à l’air libre : une pratique interdite, mais encore trop répandue

Le brûlage à l’air libre des déchets verts, issus notamment de la taille et de l’entretien des espaces verts privés, est interdit partout en France. Pourtant, cette pratique persiste ponctuellement, en particulier dans les zones périurbaines ou rurales. Et ses conséquences sont loin d’être anodines.

Brûler 100 kg de déchets verts, c’est relâcher dans l’atmosphère 810 grammes de particules fines PM10 :  c’est autant que 41 000 km parcourus en voiture diesel récente dans une zone urbaine peu dense ou quatre mois de chauffage au bois avec une chaudière à granulés performante (source SDES, Inventaire Atmo AuRA v2024). Un geste apparemment anodin, qui pollue autant qu’un trimestre complet de chauffage !

Un cocktail toxique pour la santé et le climat

Au-delà des particules fines, la combustion incomplète de la biomasse libère de nombreux polluants dangereux : hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), dioxines, furanes, sans oublier des gaz à effet de serre comme le CO₂ et le méthane. Autant de substances nocives, invisibles mais bien présentes, qui affectent directement la santé humaine et contribuent au dérèglement climatique.

Des micro-capteurs au service de la pédagogie

Equipés avec les capteurs Mobi de la Captothèque, les agents de la communauté de communes du Grésivaudan et de l'association FNE Isère se sont rendus sur le terrain, à proximité de brûlages de déchets verts afin d’objectiver cette pollution et en faire prendre conscience.

Sur les graphiques, les résultats sont sans appel : à proximité des brûlages à l’air libre, les courbes de particules fines explosent ! En quelques secondes, les niveaux de pollution grimpent en flèche, atteignant des seuils considéré comme dangereux pour la santé humaine et rendant l’impact du brûlage immédiatement perceptible. Une démonstration qui rend tangible une pollution souvent invisible.

Informer pour faire changer les comportements

À partir de ces relevés, des visuels ont été réalisés, puis synthétisés dans un flyer pédagogique. Ce support a été diffusé dans les mairies du Grésivaudan pour sensibiliser à la fois les citoyens et les élus à la réalité de cette pollution.

Des solutions existent, elles sont à portée de main

Pour le territoire, cette expérience a été l’occasion de renforcer la communication autour de l’interdiction tout en valorisant les dispositifs existants. Compostage, broyage, collecte en déchèterie, solutions spécifiques pour les agriculteurs : les options sont nombreuses et adaptées aux différents besoins.

La mobilisation de tous est essentielle : collectivités, citoyens, professionnels... Chacun peut agir pour améliorer la qualité de l’air. Et cela commence par des gestes simples, comme renoncer au brûlage des déchets verts.

Respirer un air plus sain commence aussi dans nos jardins !