Et si nous pouvions mesurer librement la qualité de l'air que nous respirons ? C'est l'expérience qu'ont fait pendant l’hiver 2018 - 2019 plus de 150 habitants de la communauté de commune des pays du mont-blanc, qui ont pu tester des micro-capteurs de mesure de particules, mis à disposition par Atmo Auvergne-Rhône-Alpes avec le soutien de la Communauté de Communes des Pays du Mont-Blanc (CCPMB) dans le cadre du projet européen BB clean.

 

Appréhender les phénomènes atmosphériques particuliers des vallées Alpines

Chaque hiver, les vallées alpines sont confrontées à des épisodes de pollution aux particules influencés par les émissions, les conditions météorologiques et la topographie montagneuse. Pour mieux appréhender ces phénomènes et replacer les citoyens aux cœurs des problématiques de la qualité de l’air, Atmo Auvergne-Rhône-Alpes développe avec le soutien de la région Auvergne-Rhône-Alpes une Captothèque de mesure citoyenne. Ce dispositif a été testé dans le cadre du projet européen BBclean, sur le territoire de la CCPMB, déjà engagé sur ces problématiques de qualité de l’air. Des micro-capteurs de mesure de particules ont ainsi été prêtés à des citoyens de la Vallée de l’Arve.

Les expérimentateurs pouvaient mesurer librement, pendant 2 semaines, la qualité de l'air de leur quotidien, puis échanger avec les autres expérimentateurs, les élus et les experts de l'observatoire.

 

 

De la mesure citoyenne pour faciliter les échanges

En 3 mois se sont donc plus de 150 capteurs qui se sont déplacés sur tout le territoire, à toute altitude, générant 2000h de mesures de particules soit plus de 4 000 000 données. Des données consultables par les expérimentateurs sur une plateforme, nommée la Captothèque, et analysées par Atmo Auvergne-Rhône-Alpes pour comprendre la perception des participants sur la
qualité de l'air du territoire.

Mais au-delà de la mesure, des temps de rencontre et de découverte entre expérimentateurs, élus et experts ont été organisés, permettant à chacun d’échanger ses connaissances et perceptions. 

Les expérimentateurs ont pu échanger sur leurs mesures, avec des élus et experts de la qualité de l'air


Comparaison des mesure, méthode de prévision, utilisation du bois de chauffage, gestion des épisodes polluant ou simple échange, ce sont autant d'ateliers organisés pour mieux comprendre l'observation de la qualité de l'air et de concrétiser les bonnes pratiques en sa faveur. 

 

"L'utilisation du micro-capteur permet vraiment de se poser les bonnes questions au niveau des comportements individuels. Cela permet aussi de réaliser, que parfois, on a certaines pensées sur la pollution qui sont erronées. Je pense que les gens de la vallée font quand même dans l’ensemble pas mal d’efforts. Ils sont récompensés et on peut le voir avec le capteur. "- Commentaire d'expérimentateur

 

Une expérimentation suivi par une sociologue

Un rétablissement du dialogue suivi et analysé par une sociologue pour analyser l'impact de l'implication citoyenne dans la mesure de la qualité de l'air : "la sociologie a pu permettre de voir comment les expérimentateurs ont pu prendre en main leurs capteurs, comment ils se l’appropriaient dans leurs quotidiens, comment ils interprétaient les mesures et de quels types d’interprétation ils avaient besoin. La sociologie a aussi permis de déceler les changements de comportement, pourquoi, dans quel cadre, et comment se plaçait l’expérimentation dans la réflexion sur le changement de comportement.

 

Une expérimentation répliquée en Autriche et en Italie, puis poursuivie en Auvergne-Rhône-Alpes
Le projet a été poursuivi au cours de l'hiver 2020 en Autriche et en Italie dans le cadre du projet Interreg Alpine Space BB-Clean et a montré tout autant de réussite auprès des citoyens, mais aussi de public d’étudiants et d’écoliers. Quant à la Captothèque, la plateforme de gestion de prêt de capteur d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, elle a été améliorée et est maintenant proposée sur les métropoles de Grenoble, Clermont-ferrand et Lyon.